Tout d'abord, il y a l'argile. Celle sans qui rien ne serait possible. Cette terre, avec une plasticité remarquable, qui se laisse guider par les mains du potier.
Elle se divise en trois catégories :
- les Faïences, terres de basse température dont le tesson reste poreux. Il est nécessaire d'émailler la totallité de la pièce pour la rendre étanche.
- les Grès, terres de haute de température, avec un tesson à porosité fermée. Sous l'effet de la chaleur, la terre elle-même se vitrifie.
- les Porcelaines, terres de (encore plus) haute température, à tesson non poreux. Argiles les plus pures, qui peuvent donner un blanc immaculé, translucide à faible épaisseur.
Même si son importance paraît secondaire, l'eau est présente durant tout le processus de façonnage. C'est elle qui permet d'obtenir la consistance désirée pour travailler la terre. C'est d'elle qu'il faut surveiller/maitriser l'évaporation des pièces pour pouvoir modifier son travail (ansage, perforation...) et finalement l'enfourner.
Sa composition est également déterminante lors de la réalisation des émaux et elle permettra d'obtenir la viscosité idéale pour appliquer ces derniers sur les tessons.
L'air, d'abord, est intimement lié à l'eau. C'est lui qui détermine les conditions de séchage des pièces selon sa température et son hygrométrie. Selon le climat où l'on vit et la météo ponctuel, la sèche, étape qui semble anodine et pourtant déterminante dans la qualité des pièces produites, sera gérée différemment.
Ensuite, il entre en jeux lors de l'étape décisive et se joint au feu pour déterminer les caractéristiques de cuisson.
Le feu, celui qui va totalement transformer les caractéristiques de la terre pour la transformer en tesson et donner aux créations un caractère intemporel. Il fait ressortir les gestes successifs imprégnés dans les matières et révèle les beautés de l'émail et de la terre.
Comme dans la nature, les 4 éléments sont intimement liés, ils se côtoient tout au long du processus de fabrication et sont la clé de la réussite de la création.